Les Conférences Régionales

retour au sommaire


« Quelle collaboration entre la société civile et les partis politiques ?  »

 La société civile, par son dynamisme, est devenue une composante incontournable de l’action politique dans le monde. Elle est en train d'occuper le même rôle au Maroc.

Ceci suppose que la société civile soit réellement indépendante du pouvoir politique et qu’elle se professionnalise davantage.

La société civile doit apprendre à coordonner son action, et devenir réellement représentative du public qu’elle représente.

Les partis politiques ont un rôle précis à jouer et la société civile le sien, de sorte que leurs actions sont complémentaires et non antagonistes.

 

Au cours du débat organisé à Meknès sur ce thème, le représentant du PSU a précisé que la société civile fait partie intégrante du champ politique. Elle agit principalement dans les associations de développement, mais elle a montré qu'elle pouvait organiser un débat politique intéressant avec les partis, et qu'elle pourrait même jouer un rôle de contrôle et de régulation des activités politiques.

Pour le représentant de l'Istiqlal, les progrès réalisés au Maroc sont dus à la fois aux combats des partis politiques et aux actions d'individus de la société civile. Il y a d'ailleurs beaucoup de points de convergence entre la société civile et les partis politiques. Le programme électoral du parti a été conçu en partenariat avec les acteurs de la société civile et du champ économique, dont beaucoup ne sont pas membres du parti, ce qui répond à la question sur la collaboration entre les partis et la société civile.

Pour le représentant de l'Union Socialiste des Forces Populaires, ce débat sur les relations entre la société civile et les partis est un thème classique dans toutes les sociétés modernes. Il faut simplement éclaircir les rôles et les prérogatives qui sont dues aux uns et aux autres. La société civile permet un débat permanent d'une grande franchise, en raison de son indépendance des autres pouvoirs.

Il faut définir les rôles, et savoir quand et comment les partis et la société civile peuvent collaborer.

Les thèmes de collaboration sont nombreux, à commencer par la mobilisation en faveur de la participation des marocains aux prochaines élections, à la définition et à la défense des acquis démocratiques, à l'application de la constitution, ...

Pour le représentant du Parti du Progrès et du Socialisme :

La collaboration entre les partis et la société civile passe par une bonne définition des contours de celle-ci.

Pour atteindre les objectifs du programme du parti, il est nécessaire d'obtenir la mobilisation de tous les marocains, de l'Etat et des citoyens.

Pour que l'action politique soit réellement efficace, il est important qu'il y ait un contrôle permanent, institutionnel et de la société civile.

 

Dans le débat organisé à Fès, les associations ont choisi de débattre des problèmes de sécurité et de salubrité que connaît la ville actuellement.

Selon les réponses des intervenants politiques, les problèmes sont liés à la détérioration de son statut économique (elle est passée du rang de deuxième ville économique au 10ème rang actuellement), à la pratique courante de l’économie de rente, à la compétition entre les élus, qui paralyse la gestion de la ville. L’exode de ses habitants et l’afflux de nouveaux habitants en provenance de la campagne ont profondément modifié la composition sociale de la population de la ville. La ville a ainsi connu le développement des bidonvilles, et l’aggravation de l’insécurité. Les ressources à disposition pour faire face aux problèmes sont nettement insuffisantes. Il n’existe pas de vision unifiée de l’avenir de la ville, qui soit mise en œuvre dans un projet global, à moyen et long terme.

Il faut cependant relativiser ce tableau pessimiste par l'apport de l'INDH, qui a sélectionné la ville de Fès et sa région comme l'une des zones prioritaires de son activité. Ceci laisse espérer que la situation économique et sociale va s'améliorer dans le futur.

Fès peut nettement améliorer son statut économique en tablant sur l'artisanat, sur le tourisme écologique, sur l'agriculture, sur les ressources en eau.

Il y a un problème de sécurité évident à Fès, qui est surtout le fait des adolescents, qui vivent dans des difficultés matérielles importantes, face à une société de consommation qui stimule les désirs et les besoins.

 

Dans le débat organisé à Marrakech, les associations ont choisi de focaliser sur les problèmes d'urbanisme, qu'ils lient à une absence de plan stratégique de développement de la ville, ni de plan d'urbanisme.

Le deuxième point est la peur des habitants que l'argent qui vient s'investir dans Marrakech soit de l'argent illégitime et que le développement de la ville se fasse dans le cadre d'un processus de blanchiment d'argent, qui pourrait être dangereux pour son avenir.

Pour le représentant du Parti du progrès et du Socialisme, il est du rôle de l’Etat de réaliser une planification urbaine et de gérer le développement de sorte à permettre à tous les habitants de trouver des logements sociaux en rapport avec leur moyens, répondant aux normes modernes, tout en respectant les traditions et l’identité culturelle des habitants.

Pour le représentant du Parti de la Justice et du Développement, la crise du logement est un problème important, qui concerne tous les partis.

La solution passe par la recherche des moyens de financements, de l'urbanisation, etc. Dans la plupart des villes, il existe un exode rural qui est à l’origine de la création de zones périurbaines de précarité, ce qui aboutit à une « ruralisation de la ville ». A Marrakech, c'est l’inverse, et ce sont les habitants de la ville qui partent dans la banlieue rurale, en raison de la cherté du coût du terrain en zone urbaine liée à une spéculation sur les terrains.

Pour le représentant du PPS, Le danger vient du fait que le plan d'urbanisation est mis entre les mains de personnes qui ont profité des programmes sociaux pour réaliser des fortunes.  Les logements sociaux sont donnés à des personnes qui n’y ont pas droit, ou parfois certains bénéficient de plusieurs logements sociaux dans le même programme. Certains terrains changent de mains plusieurs fois.

Y a t-il un bénéfice pour la population ?

A la suite de ce débat la parole a été donnée à la salle. De nombreuses interventions ont eu lieu, pour relater l’expérience individuelle des membres associatifs qui ont parlé des problèmes que vivent les couches sociales les plus démunies et demandé des explications aux partis sur leurs programmes d’urbanisme.

 

Dans le débat de Ksar Srir, les associations ont choisi de demander aux partis politiques de préciser leur vision du Maroc actuel et de son devenir.

Le représentant du parti de l’USFP a expliqué que pour son parti, les élections de septembre 2007 signifiaient la fin de la période de transition démocratique et que le Maroc devait entrer dans une nouvelle phase de normalisation politique, dans laquelle les partis sont investis de vrais pouvoirs leur permettant de mettre en œuvre un projet et des programmes visant à améliorer le sort des marocains.

De nouvelles réformes seraient alors envisagées, en vue de répondre aux défis qui se posent au marocains. Bien sûr des projets de développement, visant à améliorer l’accès aux services sociaux, et à améliorer leur qualité (éducation, formation professionnelle, santé, culture), mais aussi garantir la sécurité, lutter contre le terrorisme, s’ouvrir sur les autres cultures, améliorer la gouvernance.

D’autres réformes sont nécessaires, pour expliquer la religion, et la gérer de manière rationnelle, garantir les droits des femmes et des enfants, ouvrir à la société civile un espace d’intervention encore plus important.

Le représentant du PJD a axé son intervention sur la nécessité de réformes, en partant du référentiel islamique, dans le cadre de la monarchie constitutionnelle, et l’intégrité territoriale du Maroc, qui constituent les trois pôles de référence du parti.

Comment obtenir les résultats escomptés :

Pour le représentant du RNI : Le bilan que l’on peut effectuer en 2007 est un bilan positif. Le RNI est associé au gouvernement de coalition depuis des années, et a contribué aux réformes que le pays a connues : loi sur les partis, loi sur la presse, assurance maladie obligatoire, le nouveau code de la famille …

Le RNI a la volonté de rester au contact de l’électeur, de s’enquérir de ses besoins, de les traduire en programme et de les faire réaliser, en vue d’une amélioration de la vie quotidienne du marocain dans tous les domaines.

Il défend la régionalisation, à même de permettre une prise en charge locale des problèmes par les représentants des citoyens.

Pour le représentant du Parti de l’Istiqlal :

Le programme du parti tourne autour de deux pôles : la gouvernance et les programmes sociaux.

L’objectif étant d’apporter les réformes nécessaires à la première, en vue d’aboutir à la réalisation effective de la deuxième.

L’objectif étant une amélioration du développement économique et social.

Le parti part de données nationales, pour les adapter à la région. Il rappelle les choix du Maroc après l’indépendance : le multipartisme, l’équipement en infrastructures de base, la planification économique, la régionalisation, les premiers acquis démocratiques; puis la généralisation de l’accès à l’enseignement, à l’eau, à l’électricité, le renforcement des voies de communication, les progrès réalisés en matière de santé, …

Depuis 1999, on peut citer la réforme du code de la famille, l’instance équité et réconciliation, la loi sur la presse, la loi sur les partis, l’INDH,…

En résumé, la lutte contre la pauvreté passe par un meilleur développement économique et une plus grande productivité. L’équité et l’égalité passent par une meilleure gouvernance.

Pour le représentant du Parti du Mouvement Populaire :

Le programme du Parti du Mouvement Populaire est principalement axé sur le secteur agricole, dont le développement est nécessaire, sur la lutte contre le chômage, sur la défense des droits de la population Amazigh, sur l’amélioration de l’accès aux soins et la généralisation de l’assurance maladie obligatoire.

retour au sommaire